lundi 21 décembre 2015

Bilan de l'Argentine

Hola les amis  !

Nous sommes maintenant bien rentrés au bercail, mais nous ne vous laisserons pas sans le traditionnel  bilan de l'Argentine. Après trois belles semaines au pays du foot, de la viande et du tango voici ce qui nous aura marqués et ce que nous voulions partager.


L'Argentine est un pays immense, alors évidemment il faudrait au moins deux à trois mois pour sillonner chaque région plus en profondeur. Nous avons donc ciblé la Patagonie et la capitale du pays pour le temps restant. La Patagonie argentine est le prolongement logique de la partie chilienne : sauvage, hostile, immense, venteuse, froide, mais terriblement fascinante ! Mais après l'isolement au sud du Chili, nous avons traversé des zones clairement plus fréquentées et plus touristiques. 
El Chalten est un petit paradis de la randonnée au pied de sommets mythiques. Nous ne comptons plus les glaciers plus gigantesques les uns que les autres. Nous nous souviendrons longtemps du Perito Moreno, dans les environs d'El Calafate, qui nous aura tant fascinés. Il est apparu comme démesurément grand, mais en même temps, en l'observant, nous ne pouvons nous empêcher de penser au réchauffement climatique qui affaiblit tous les jours un peu plus ces immensités de glace finalement bien fragiles...
Et puis Ushuaia, tout un symbole pour terminer un long voyage puisque c'est le bout du monde. Enfin, plus exactement, c'est "presque" le bout du monde. Et oui, ne perdons pas de vue la réalité : la ville la plus au sud du continent américain est bien Puerto Williams au Chili, et l'extrémité sud de la Terre de Feu jusqu'au Cap Horn est bel et bien chilienne ! La région de la Terre de Feu est très différente du reste, en grande partie à cause de sa situation géographique et du climat associé : souvent froid, très venteux et pluvieux. Mais la météo, plutôt clémente et agréable, nous a finalement gâtés.

Enfin nous avons terminé par de bons moments au cœur de la capitale argentine, Buenos Aires. Une ville très agréable, où il a fait chaud (30-35°C) et où nous serions restés bien volontiers plus longtemps, même après tant de temps passé loin du monde citadin. C'est une ville avec de l'histoire, chose finalement rare dans les autres capitales d'Amérique du Sud. Grâce à ses petits quartiers très vivants et ses rues pavées, la capitale dégagerait presque une atmosphère européenne, voire parisienne par endroits. Les locaux ont d'ailleurs, en particulier ici à Buenos Aires, des traits européanisés, rien à voir avec les boliviennes aux traits andins très marqués.

Un élément du quotidien est incontournable en Argentine et mobilise toute d'attention de ces messieurs : le foot... Ce n'est pas une légende ! Partout, à longueur de journée, des écrans sont allumés et diffusent un match en direct ou en rediffusion. Championnats argentin et étrangers, tout est sujet à discussion et à prise de parti sur le ballon rond. Buenos Aires compte une vingtaine de clubs professionnels à elle seule, dont le légendaire club Boca Junior. Il n'est pas rare de voir les hommes regarder deux à trois matchs dans une soirée. Et une règle est indérogeable pour un Argentin : dans la vie on peut changer de travail, de voiture, de maison, de femme, de région... mais on ne change pas de maillot!

Un autre élément fort de l'identité argentine : le tango. Ambiance latino oblige, la musique est une composante importante du quotidien, un peu comme en Colombie. Mais le tango apporte une touche plus gracieuse et plus historique aussi. Nous avons surtout dévoré des yeux les couples dansant en pleine rue, donnant l'impression de voyager un siècle en arrière. Notre essai à l’œuvre aura été sympathique mais finalement peu concluant... Nous avons encore du pain sur la planche !

Concernant la langue, l'espagnol argentin est teinté d'une nuance certaine qui déstabilise tout nouvel arrivant. En effet, le double L se prononce "ch", et non plus "ll". Nous étions plutôt fiers de pouvoir suivre une conversation côté chilien ces derniers temps, mais il nous a fallu quelques jours en Argentine pour intégrer ce nouvel accent. Bref, nous avons bien rigoché avec ché gros cheveux archentin chur cha change !

Côté surnom, rien à se mettre sous la dent cette fois-ci.

Au menu des réjouissances gustatives, la viande truste évidement les toutes premières places. Les parillas (prononcez donc "paricha") sont vraiment de purs délices. Bœuf, boudin noir, porc, agneaux, saucisses et même poulet, tout est cuit sur une grille, au-dessus d'un tapis de braises. Rien n'est carbonisé, la viande est cuite parfaitement et fond dans la bouche. Succulent ! Par contre si on doit convertir ces kilos de barbaque en kilos de CO2, les Argentins sont vraiment des mauvais élèves en ce qui concerne l'avenir de la planète... Quand on pense aux glaciers si fragiles du sud du pays, quel paradoxe... Mais les préoccupations écologiques ne sont pas encore prioritaires ici non plus...

Enfin la monnaie et toutes les magouilles associées sont vraiment uniques au monde. L'économie argentine est en chute libre avec une inflation de 30 à 40% par an, et une monnaie qui se dévalue à vue d’œil. Une politique très protectionniste empêche toute importation de l'étranger à moins de payer des taxes exubérantes pour dédouaner les produits importés. Le dollar américain ou l'euro sont deux devises très convoitées avec lesquelles nous avons pu changer à un taux beaucoup plus avantageux que le taux officiel : 1$US pour 14Ag (peso argentin) en moyenne dans la rue, contre 9Ag officiellement... Ce qui nous aura permis de limiter les dépenses. L'Argentine est un pays cher, sensiblement équivalent à la France, c'est en tous cas le plus cher que nous avons traversé en Amérique du Sud.

Enfin ces quelques jours avec notre Sabinita légendaire auront égayé encore un peu plus notre quotidien de voyageur. Ce fut une visite très agréable que nous avons beaucoup appréciée !

La bise argentine !

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